mercredi 17 août 2011

Astana Parano

 La tour et son oeuf, futur centre de la ville d'Astana

J'ai à peine eu le temps d'être heureux que je me dois déjà de repartir. Mes derniers jours en Sibérie s'accompagnent d'attentions toujours plus sympathiques, avec un passage sans problème par l'obtention du visa Kazakh en 24h et pour terminer un boeuf blues improvisé dans une taverne avec 2 musicos locaux.

Maisonnette bourgeoise, made in Sibérie

Les adieux avec les "Omicki" sont poignants et je découvre avec stupeur le jour J que la mère d'Alexei (mon hôte), m'a lavé toutes mes fringues, viré mes chaussettes trouées pour les remplacer par des neuves et même brossé mes chaussures... J'ai été déçu par son attitude, elle aurait quand même pu m'acheter une bagnole.

Bref, 20 jours pour la mère-patrie c'est trop court. Ces gens, en plus de compter parmi les êtres les plus amicaux que j'ai rencontré jusqu'ici, dégagent une sorte de noblesse indescriptible et fort appréciable. J'aime la Russie, j'aime les russes, j'aime.

 Allez savoir pourquoi, ça m'a fait penser à Montpellier

Me voilà de nouveau dans une Lada, avec un conducteur sympa mais roulant comme un dingue, en direction de la frontière du Kazakhstan. La conduite approximative est assez répandue ici et quand je mets la ceinture de sécurité, en général ils éclatent de rire. C'est vrai que vu les angles qu'ils prennent, elle ne me sauvera pas de grand chose.

Je débarque finalement à Petropavlovsk après la remise de la carte de migration par un officiel qui se demande ce que je fais là. A la fin de la procédure, j'ai droit à un "good luck" inquiet. Il est vrai que mes premiers pas au dehors ne sont pas des plus rassurants.

 Toujours plus de buildings pour les compagnies pétrolières

Un militaire me lance un regard haineux tandis qu'une horde d'individus louches éparpillés en groupes de 10 regardent mon sac d'un air gourmand... Bon, Sylvain, mon grand, avance et évite d'attirer l'attention.

Rien de grave n'est à déplorer et je poursuis ma route en direction d'Astana en croisant montagnes et étendues jaunies: le désert n'est pas bien loin. J'arrive finalement dans la capitale en fin de soirée et trouve l'appartement d'Abay aux allures d'auberge de jeunesse puisque 2 couples de voyageurs sont déjà là. Bonhomme un peu étrange mais néanmoins accueillant, je goûte une nuit de repos avant de m'attaquer à l'enregistrement de mon visa auprès de la police de l'immigration, ainsi qu'à l'obtention du visa chinois.

Centre commercial ultra-moderne inspiré d'une yourte traditionnelle...

La nouvelle ville en elle-même ressemble à une mauvaise blague d'architecte : des buildings aux formes improbables en passant par les monuments de mauvais goût pour enfin terminer par la tour principale surmontée de l'oeuf kazakh... Pour avoir une parfaite idée de ce à quoi peut ressembler une ballade "astanaise", imaginez vous à Melun en pleine nuit, sous acide, avec les autochtones qui vous regardent en souriant façon joker.



Je me rend donc à l'ambassade de chine en début de semaine et bataille pour parvenir à leur faire accepter mon dossier. En effet, depuis les JO de 2008 et les manifestations pour les droits de l'homme qui ont suivi en France, obtenir le précieux sésame pour l'empire du milieu est un cauchemar.

Je m'en sors finalement en achetant un billet d'avion pour leur prouver ma date d'entrée dans le pays (que je me ferais rembourser, bien sûr) et en présentant une réservation d'hôtel bidon.

La Maison Blanche (c'est son véritable nom)


Soulagement donc, et, armé de mes photocopies passeport-visas, je me rend au "Migration office". Enfin j'essaye puisque je ne mettrais pas moins de 24h pour trouver le bon bâtiment.

Heureux d'être au bon endroit, je leur balance ma paperasse pour obtenir ce fichu tampon et profiter enfin de ce que le bled à a offrir. Mais ils me demandent mon passeport... celui-là même qui est à l'ambassade pour une durée de 7 jours... je m'étais pourtant renseigné et on m'avait dit qu'à l'instar de la Russie, une copie des papiers suffisait.



Je suis donc obligé de retourner dans le bloc chinois pour récupérer mon passeport et, après l'avoir fait, ils me disent que je peux le rapporter dans 2 jours pour compléter le processus mais que j'aurais besoin cette fois d'une lettre d'invitation de la part d'un résident... Raaaaaaahhhhh ! Je n'aime pas dérouiller les plus petits que moi, mais ce fichu nain d'1m30 et sa parano mériteraient 1 ou 2 tatanes, malgré toute la politesse dont il fait preuve.


En attendant de meilleures nouvelles, je m'en vais me farcir un chashlik (brochettes locales) pour me réconforter. Le pire dans tout ça c'est que je ne connais toujours rien du pays, c'est frustrant.


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