samedi 2 juillet 2011

Déconne pas avec la babouchka


Il est temps de quitter la Roumanie. Mes derniers hôtes me gâtent avant de m'indiquer la direction du bus, qui m'aidera à passer la frontière du deuxième plus grand État d'Europe.

 Oeuf de pâques géant (Roumanie)

Celle-ci étant, selon certaines rumeurs, sujette à pots-de-vin orchestrés par un personnel tatillon, les automobilistes ne prendront à mon sens pas le risque de faire monter à bord un étranger et son énorme sac qui pourrait contenir de nombreuses choses illégales.



Je prends donc place dans ledit véhicule, ukrainien, et ayant visiblement vu beaucoup plus d'hivers que moi. Mon voisin de gauche n'est autre qu'un sympathique sac à patates qui m'accompagnera tout au long du trajet, tout comme la pluie qui passe à travers le plafond. En fait il ne manquait qu'une casserole pour se faire une tambouille.

 Tank de l'armée rouge

Finalement, un regard étonné du militaire de faction sera la seule chose à craindre et j'obtiens mon tampon sans le moindre problème. Fin du périple à la gare de Chernivtsi où je suis accueilli par une jolie blonde qui m'aidera à rejoindre mon hôte couchsurfing du jour.

Celui-ci s'appelle Yuri et je le retrouve dans un bar en compagnie de 2 américains de Peace Corp., également couchsurfers. Quelques minutes plus tard nous voilà lancés dans une visite du patelin où je m'attendais à voir une multitude de blocs soviétiques  : que nenni.

 De gauche à droite : Yuri, Jacob, Kyle

Surnommée la petite Vienne, cette ville fourmille de bâtisses héritées de l'empire austro-hongrois, de monuments religieux aux couleurs flashy avec, cerise sur le gâteau, une prison peinte en rose bonbon.

 Cathédrale du Saint Esprit

Blouson de cuir et chaussures noires pour les hommes, tenues légères pour les dames; un alphabet cyrillique auquel je ne comprend rien : bref, une nouvelle contrée où je me sens un peu perdu.

Le soir s'en vient et l'inévitable vodka ukrainienne nous réchauffe le gosier en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Je fais par ailleurs une bourde en refusant la 5ème tournée, car picoler n'est semble t-il pas une option ici...


L'université, qui ressemble plus à Poudlard qu'à une fac

Mes camarades ricains, actuellement en vacances mais enseignant l'anglais bénévolement depuis 1 an et demi, me donnent quelques conseils et me mettent en garde à plusieurs reprises : "Don't fuck with the babouchka". Cette dernière est la doyenne de la famille et à priori, un geste déplacé ou un manque d'égard envers elle pourrait me mener droit à la tombe.

En effet, il est courant de croiser de vieilles femmes fripées vous dévisageant  avec un air mauvais. Mais bon, n'ayant pas pour habitude de cracher au visage des ancêtres, je ne pense pas finir mes jours dans le ciment pour cette raison.

Statue se tenant les joyeuses, regardant fixement une muse du bâtiment d'en face

Le lendemain, je m'aventure seul dans les rues de la cité et force est de constater que la beauté est chose commune ici. Des mannequins partout, un flot continu d'escadrons F16 qui impressionne au début mais auquel on ne fait presque plus attention après quelques jours.  De retour à l'appartement c'est séquence cinéma : nous regardons "Everything is Illuminated" avec Elijah Wood, qui donne une petite idée de l'atmosphère du pays. Une bonne galette, à voir.

 La rue piétonne, où il est interdit de fumer...

La nuit suivante sera moins amusante puisque Yuri vient m'expliquer à 21h que je dois quitter les lieux, sa mère étant revenue 1 journée plus tôt. Je ne vous raconte pas la nuit.

 L'un des nombreux parcs de la ville

Après avoir béni ce charmant garçon, je retrouve un endroit où pioncer quelques temps en attendant de rejoindre Lviv, et par la même de tenter mon premier lever de pouce.

Plaque située au milieu de l'ancien ghetto de Chernivtsi

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