samedi 9 juillet 2011

Sur la route de Lviv


Je laisse Chernivtsi derrière moi et vogue en direction du sud ouest, avec pour point de chute Lviv, qui se présente comme "la plus belle ville d'Ukraine". Rien que ça.



Les 300 bornes séparant les 2 patelins seront vite avalées et me permettront d'échanger tant bien que mal avec les locaux. L'anglais est de fait peu connu de la population et peut parfois susciter l'hostilité car toujours considérée comme la "langue ennemie", héritage de la guerre froide. Le français par contre fonctionne mieux et me vaut de larges sourires et des yeux pétillants.



Nous avons gardé auprès d'eux cette image de peuple noble, maniéré et créatif : en clair quand ils me regardent ils voient Louis XIV, ce que je pourrais comprendre si ma braguette n'était pas constamment ouverte et si mon t-shirt n'était pas couvert de taches diverses et colorées.



Je suis régulièrement invité à descendre quelques verres de vodka sur le chemin, toujours aussi surpris de voir la quantité d'alcool que les hommes d'ici s'enfilent tous les jours. Un exemple frappant après une soirée arrosée avec Taras : quand à 8h du matin je lui propose du café il me fait une mou mémorable, mais par contre il n'a rien contre une petite bière accompagnée de goutte locale. Respect.



Je débarque à Lviv sous une pluie torrentielle et me trouve une petite auberge pour passer quelques nuits au sec. Ville magnifique marquée par son appartenance à la Pologne, à l'Allemagne et à la Russie, elle se veut cosmopolite et chargée d'histoire.



Après une exploration sympathique en compagnie d'un anglais et d'un italien, nous rencontrons une troupe de joyeux lurons gratouillant une guitare. Parmi eux, Vitaliy, informaticien de 27 ans, m'explique les ravages de la corruption. En effet ici tout s'achète : un diplôme, le permis de conduire, les flics, les femmes, et tout cela pour quelques deniers. Mon hôte à Chernivtsi m'avait auparavant expliqué qu'il avait obtenu les 3 points manquants pour obtenir son bachelor en donnant 10 grivnas (0,90 cents) à l'un de ses professeurs...


Il me reste un peu plus de 2 semaines à passer en Ukraine et je vais probablement tenter de rallier Odessa après mon passage à Kiev, juste pour apercevoir les fameux escaliers Potemkin. La Russie n'est plus bien loin et il convient de se préparer comme il se doit. Mère patrie me voilà.


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